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Une autre version de l'histoire...

Du 21 décembre 2012

 

 

21 décembre de l’an 800...
Cette date ne figure nulle part dans nos cahiers d'histoires, et pourtant, elle est une date cruciale de notre histoire.
À l'époque, Charlemagne règne sur les Terres de France.

Cet événement restera dans nos mémoires alors que personne, à part les preux et valeureux chevaliers de sa garde rapprochée, ne connait la vérité sur cette fameuse date.

Que c'est-il passé ce 21 décembre 800, de notre ère, entre Charlemagne et l'empereur Géminion IV, fils de l'empereur Prokéon de l'étoile Alpha Eridani et de Sylphide de la Terre, neuvième princesse de la lignée des Arckénides ?
Que s'est-il passé pour que les visiteurs extraterrestres quittent à jamais notre planète ?

Vous voulez le savoir ? Alors lisez ceci...

Le plus incroyable dans cette histoire vient du fait, que Charlemagne réussit à vaincre une puissante armada extraterrestre ! Sans bataille.
À une époque, où nos armées étaient seulement composées de lanciers, d’archers et de cavaliers, certes courageux mais inefficaces contre des soldats munis d'une technologie guerrière avancée.
Aujourd’hui, nos dirigeants devraient suivre cet exemple de courtoisie et d’élégance, que les deux empereurs feront preuve ce jour là.
Imaginez votre réaction aujourd'hui, à notre époque, si un vaisseau spatial extraterrestre se posait devant vous avec la légèreté d’une plume. Vous seriez, je pense malgré tout quelque peu dérouté par cette apparition. Alors reportez-vous au Moyen-âge, et imaginez...

Charlemagne n’était pas du genre peureux, et ses chevaliers non plus. Malgré l’apparente puissance dégagée par l’engin de plus d’une centaine de mètres, ils tirèrent l’épée du fourreau prêt à se battre.
Les chevaliers entourèrent leur souverain, l’arme haute, avec un courage indéniable. Ils étaient preux... peut-être voulait-on dire à l’époque qu’ils étaient peu et la déformation populaire fit que ce mot devienne celui que nous connaissons aujourd’hui : preux. Des braves, des vaillants, qui ne défaillirent pas devant cette apparition démoniaque. Peut-être ce geste sauva-t-il la race humaine ?
Dans un souffle léger, une ouverture apparut à la base de l’appareil. Elle illumina l’herbe d’une douce clarté orangée. Deux êtres d’apparences humaines se placèrent de part et d’autres de l’estrade qui commença à avancer. Des épées bizarres pouvaient s’apercevoir en ombre chinoise, dans leurs bras.
– Qu’ont-ils à travers leurs bras, demanda Charlemagne à ses chevaliers qui n’osaient découvrir leur souverain aux yeux des nouveaux arrivants.
– Des épées, monseigneur, répondit l’un des douze cavaliers en armure, sans vraiment en être certain.
– Des épées ? En êtes-vous sûr, mon cher Duc ?
– Il sembleraient, monseigneur.
– Ils me semblent qu’ils les portent contre leur torse et ne me paraisse pas agressif. Abaissez donc vos épées, pour accueillir nos hôtes.
Les Chevaliers abaissèrent leurs armes. Et avec une intelligence rare, ils placèrent leurs épées en travers de leur poitrine, imitant ainsi les soldats qui leur faisaient face.
Un homme de haute taille surgit à son tour du ventre de l’engin, accompagné d’un aréopage d’une dizaine d’êtres. Ils descendirent de la plate-forme par un escalier mécanique.
Charlemagne murmura :
– Nous voilà rassuré, ce ne sont point des démons qui marchent ainsi. Messieurs, descendons de cheval, pour nous présenter à cet illustre personnage.
– Bien, votre majesté.
Aucun chevalier ne trembla, et dans un bel ensemble, mirent pied à terre, dans un concert métallique. Ils aidèrent leur souverain à descendre de cheval, avec élégance.
Dans le soleil naissant, au coeur de cette prairie, cette rencontre allaient bouleverser à jamais notre civilisation.
Quelques minutes plus tard, du vaisseau spatial, ce qu’il sembla être des valets à sa majesté l’empereur Charlemagne, une vingtaine d’hommes aux bras articulés assemblèrent à une vitesse prodigieuse un parterre de tapis, tables, fauteuils, entre les deux groupes.
Charlemagne avança d’un pas décidé et devant ses chevaliers, déclama :
– À qui devons-nous l’honneur d’être présenté, moi, empereur Charles Ier dit Charles le Grand, principal souverain de la dynastie carolingienne. Fils de Pépin III, dit le Bref et Berthe de Laon, il faillit ajouter dite au Grand Pied. Et par amusement l’ajouta : dite au Grand Pied.
L’humour de l’homme amusa l’empereur extraterrestre, qui d’un signe appela près de lui, l’un de ses serviteurs. Ce dernier approcha aussitôt de la bouche se son maître, un étrange petit boîtier qui traduisit immédiatement :
– Nous avons l’honneur de nous présenter ainsi à votre majesté. Empereur Géminion IV, fils de l'empereur Prokéon de l'étoile Alpha Eridani, dit-il en montrant le ciel de la main, et de Sylphide de la Terre, neuvième princesse de la lignée des Arckénides, termina-t-il en désignant le sol.
Les chevaliers de Charlemagne baissèrent leurs armes, les pointes dirigées vers le sol.
L’empereur Géminion IV apprécia ce geste. Il faillit grimacer de ne pas voir ses hommes faire de même, et avant qu’il n’ordonne la réplique. Ceux-ci avancèrent d’un pas et saluèrent les humains en armures, d’un signe de tête. Satisfait, il désigna de la main, deux hauts fauteuils.
– S’il vous plaît de bien vouloir vous joindre à notre table.
Charlemagne ôta son casque de fer, et avec un sourire répondit :
– Il me plaît de vous suivre.
Tous les Chevaliers imitèrent leurs souverains, mais gardèrent l’épée à la main.
Voyant cela, Charles 1er, dit :
– Messieurs, il n’est point l’heure de la guerre.
Et dans un même geste, ils remisèrent leurs armes aux fourreaux.
Les soldats de l’empereur Géminion IV, passèrent l’arme à l’épaule et ôtèrent leurs casques d’argent.
Ils purent ainsi se dévisager plaisamment et tous furent heureux de ne point découvrir de cornes, d’oreilles pointues, ou autres vilenies sur les uns ou sur les autres. La légère tension encore palpable s’effaça.
Les deux souverains allèrent dans un même élan, s’installer à la table, avec bonhomie.
Charlemagne décida de prendre la parole en premier.
– Veuillez nous pardonner notre manque de politesse, de ne point avoir en notre compagnie, nos chariots de victuailles et de vins, nos coffres d’argent et de diamants, pour vous offrir meilleure réception.
L’empereur Géminion IV sourit.
– Il est à nous, de nous faire pardonner notre manque d’éducation, de nous présenter à vous dans de telles circonstances. Nous serons nous-mêmes chargés de pourvoir à vos besoins le temps de cette palabre.
Charlemagne remercia d’un élégant signe de tête, son interlocuteur, mais entendit bien que les circonstances n’étaient pas celles de la paix.
– Nous comprenons, fit-il avec le sentiment que les armées de l’étranger étaient sur le point de fondre sur ses terres et de les balayer comme de vulgaires fétus de paille. Il en convint néanmoins que son futur adversaire accordait à sa personne des égards qui ne seyait pas en tant de guerre, et que le temps était celui des pourparlers, malgré la puissance qu’il pouvait ressentir rien qu’en observant le chariot de fer tombé du ciel. Il en fut soudain ragaillardi et se détendit. Il lança : nous serons heureux de commencer nos palabres et de partager la table avec votre seigneurie.
L’ambiance se détendit à cet instant.
Tous les chevaliers furent invités à prendre place, aux côtés de Charlemagne et il en fut de même pour l’aréopage de l’empereur Géminion IV.
On commença à servir d’étranges nourritures et des boissons, dans des gamelles et pots à eau translucides. Les Chevaliers étaient quelques peu, et non preux dans ce cas là, déconcertés par la vaisselle et les couverts. Ils avaient l’habitude de ripailler avec les doigts et non avec des couteaux et des fourchettes.
L’empereur Géminion IV comprit et ordonna d’un petit signe de main, que les siens montrent l’exemple.
Ainsi les Chevaliers découvrirent l’usage des différents ustensiles et prirent rapidement aisance avec ces objets d’une autre ère.
Le vin du meilleur cru, aux couleurs rosées, aux arabesques violettes, accru davantage la bonne humeur.
Charlemagne indécis à cette seconde hésitait à entreprendre l’empereur sur le sujet qui le tracassait, et ce dernier le voyant dans l’embarras, décida d’ouvrir les discussions.
– Sa seigneurie Charles 1er, empereur de ses terres et maîtres de ses hommes, doit être forte curieuse à notre encontre. S’il vous en convient puis-je vous narrer notre venue en vos terres hospitalières.
Charlemagne apprécia.
– Il me convient que vous nous éclairiez notre curiosité, empereur Géminion IV de l’étoile Alpha Eridani.
Non par malice, mais par intelligence, il désigna aussi le ciel à ces mots.
Géminion IV hocha la tête. Il se gratta néanmoins le menton, cherchant une explication que son invité puisse comprendre.
– Mon cher empereur Charles 1er.
– Nous savons tous les deux, le coupa le suzerain, que nous le sommes. Utilisons un verbiage plus cordial en ce temps de palabres.
– Je vous l’accorde, puis-je vous appeler Charles dans ce cas.
– Il me convient, Géminion. D’ailleurs j’ajoute fort beau prénom qui ne m’écorche point la langue comme ceux de nos ennemis les celtes.
Ils rirent tous les deux.
– Poursuivez ami des étoiles.
– Je vois que vous avez saisi d’où nous venions. C’est exact nous venons des étoiles, du ciel infini qui luisent la nuit au-dessus de vos têtes.
Les chevaliers levèrent la tête, ébahis pour les uns, intrigués pour les autres.
– Si certains d’entre vous ont des questions, lança Charlemagne, je vous autorise à vous lever de table et de discuter avec nos hôtes, si Géminion nous le permet.
– Bien entendu, fit celui-ci avec jovialité. Nous pourrons ainsi discuter entre empereur, s’esclaffa-t-il.
Un grand éclat de rire parcourut la lande.
Mais aucun des nobles ne voulut quitter son suzerain, attendant impatient la suite des événements.
– Donc, nous voici arrivés sur votre planète, que nous nommons la Terre.
– Il me plaît qu’elle porte ce nom, lança Charlemagne de plus en plus enthousiaste. Il est noble que cela soit celui-ci. Je vous en remercie.
– Nous en sommes fort heureux. Alors pour quelles raisons sommes-nous venus sur vos terres, sur la Terre ?
– Oui, ma curiosité est bien grande à ce sujet.
Un silence gêné suivi.
Charlemagne devinant que les mots de Géminion n’étaient point facile à dire, sans l’offusquer, il osa :
– Puis-je vous couper à ce sujet ?
Géminion lui accorda la parole, d’un sourire.
– Peut-être nos terres vous sont-elles nécessaires ?
– Je pense que vos mots sont parfaits, votre majesté, ne put se retenir Géminion IV qui applaudit mentalement l’acuité de cet homme. Il avait eu raison de ne pas envahir cette civilisation, de la réduire à néant. Il se rappelait qu’il était aussi un descendant de la Terre, par ses ancêtres les Arckénides, qui dans un malheur disparurent lors d’une catastrophe naturelle. Ses savants avaient retrouvé la trace du continent perdu sous les océans de la Terre. Les hommes qui vivaient sur la planète n’était pas responsable de ce fait et il fut décidé de ne pas entrer en conflit avec eux, sans avoir auparavant rencontrer l’un de ses dirigeants. Le hasard voulut qu’il rencontre cet homme, qu’il considérait déjà comme son égal. Son fils Prokéon, du nom de son aïeul, du haut de ses huit ans d’âge avait désigné, sur le globe terrestre, cet endroit où ils se posèrent. Auraient-ils rencontrés des paysans qu’il en fut de même, mais l’avenir de la race humaine aurait alors basculé dans l’horreur. Géminion fut pleinement satisfait que cette rencontre le mette face à l’empereur Charles 1er. Les Dieux en avaient décidé ainsi.
Il continua :
– Oui nous étions venus vous envahir, fit-il abruptement.
Charlemagne choqué, déclara :
– Nous vous remercions de votre franchise. J’entends aussi que vous étiez venus dans l’intention de nous envahir, ce plan aurait-il changé ?
– Je le pense, depuis quelques minutes. Depuis notre rencontre.
– Tout l’honneur d’une telle décision vous revient, grand Empereur Géminion IV.
– Que nenni, grand empereur Charles 1er. Il n’aurait pas été digne de vous occire, sans cérémonie. Vous méritez la gloire de cette victoire.
À cet instant, les chevaliers tombèrent des nues. De quelle victoire s’agissait-il ? Ils n’avaient point combattu, ni fait preuve de bravoure dans quoique cela soit. Néanmoins, ils comprirent que leur empereur, par sa présence seule, il avait vaincu une puissance parmi les plus puissantes qu’il existât à travers tous les temps. Ils quittèrent leur sièges et saluèrent avec grand cris, leur souverain, l’épée tendue vers le ciel au-dessus de sa tête. Ils s’agenouillèrent aussitôt, en silence.
Géminion applaudit cette belle entreprise, suivi par les siens.
Charlemagne les stoppa, en fronçant les sourcils.
– Je ne peux accepter cette victoire, dit-il en se frottant le menton à son tour.
Géminion stupéfait, attendit que son interlocuteur s’exprime.
– Parlez mon ami, si vous me permettez en tant que vaincu, que nous puissions le devenir.
– Naturellement ami, grand empereur Géminion IV. Je pense à ton peuple, qui ne goûtera pas cette défaite de son seigneur. Il ne se peut que je laisse un empereur se défaire d’une victoire qui lui était toute acquise, même s’il s’agissait de ma personne. Il ne se peut que je laisse cette trace dans l’histoire et dans la vôtre. Donc, je vous proposerai une bataille à livrer.
Et avant que Géminion ne puisse répondre, Charlemagne lança guilleret :
– Jouons une partie d’échec, et là si je vous bats, cette victoire sera admissible.
Géminion s’exclama avec joie :
– Nous savons nous aussi, jouer aux échecs. Qu’il en soit ainsi, salua le suzerain d’Alpha Eridani dans un grand sourire. Mes machines vont donc nous préparer le lieu de la bataille.
Il frappa dans ses mains.
– Charles, voulez-vous, fit-il en se levant et en lui demandant de le suivre.
Ils s’éloignèrent accompagnés de leurs fidèles compagnons.
Intrigué par les hommes aux bras articulés, Charlemagne demanda :
– Que sont ces êtres ?
– Des robots. Ils ne sont ni fait de chair, ni de sang, mais d’engrenages et de petites machines, qui leur permet d’effectuer toutes sortes de taches dangereuses ou non.
– Quelle ingénieuse idée ! s’exclama l’empereur carolingien. Elle permet ainsi, je suppose de sauver de nombreuses vies parmi vos sujets.
– C’est exact.
– Il faudra que nos savants s’ingénue à égaler vos prouesses.
– Ils le feront avec le temps.
Charlemagne approuva d’un signe de tête, pendant qu’en un rien de temps, une table sculptée fut installée au milieu de la prairie, sur laquelle était dessinée un plateau d’échec.
Les pièces disposées dans le bon ordre, comblèrent le descendant de Pépin Le Bref.
– Nous jouons donc au même jeu, et murmurant ensuite à l’oreille de Géminion, j’eus crains que nous ne jouions pas au même jeu, après réflexion.
– Il faut que je vous avoue une chose, il y a fort longtemps que je n’ai pratiqué cet exercice. J’espère ne pas vous décevoir comme adversaire.
– Nous ferons une partie pour le plaisir et ensuite attaquerons l’enjeu final. Cela vous convient-il, digne empereur de l’étoile Alpha Eridani.
– Il me convient, s’exclama Géminion d’une excellente humeur.
– Aurions-nous le bonheur de vous à notre table, en nôtre château, après ces festivités ?
– Il nous faudra nous dissimuler aux yeux des autres gens. Notre équipage est quelque peu voyant.
– Certes. Pratiquez-vous l’équitation ?
– Nous l’apprendrons dans l’heure. Mais avant, bien que je sache que vous êtes un parfait cavalier, un de vos meilleurs chevaliers pourrait-il suivre l’un des mes savants ? déclara Géminion qui fit un signe en direction d’un homme aux cheveux poivres et sel.
– Est-ce un clerc ?
– En quelque sorte. Il fait partie du gardien du savoir et enseigne dans nos écoles, à nos plus jeunes enfants les bases obligatoires de notre connaissance.
– Que voilà une riche idée ! s’exclama Charlemagne.
– Me permettez-vous d’en copier les préceptes pour mon peuple.
– Faites, faites, digne empereur.
– Vous dites dans l’heure, pour apprendre à monter à cheval, cela m’intrigue.
Géminion se pencha vers Charlemagne et murmura :
– Nous avons des machines qui nous enseignent directement dans l’esprit.
– Quelle immense science possédez-vous sur la nôtre.
– Elle sera vôtre plus tard, mon ami.
– M’en voilà fort aise, fit Charlemagne qui voyant que les fauteuils étaient mis en place, prit le bras de Géminion avec amitié et l’entraîna vers la table de jeu.
La première partie, pour le plaisir, tourna en faveur de l’empereur d’Alpha Eridani, et finit par un match nul.
Dans la prairie, seul s’entendait le vent, ébrouant les feuilles dans les arbres à l’orée de la forêt qui la bordait. Ils étaient les seuls applaudissements que l’on pouvait entendre à la ronde, tant les spectateurs étaient fascinés de voir leur deux monarques s’affronter dans un duel à l’échelle d’une planète.
La victoire de Charlemagne sur Géminion, se fit attendre plus de trois heures durant. L’empereur Carolingien comprenant que son adversaire ne tentait pas de le renverser, mais voulait l’amener à la victoire. Il décida de bloquer le roi, mais non de le mettre en échec.
– Quelle belle victoire, s’écria Géminion IV.
– Que nenni, votre seigneurie. Nous sommes encore à égalité. Quelle belle victoire à vous.
Géminion éclata de rire, suivi de Charlemagne qui ne put retenir de se lisser la barbe.
Pendant une heure, à la fin de cette rude bataille, sur le plateau d’échec, les deux hommes s’entretinrent longuement.
– Une question me taraude néanmoins, dit Charlemagne.
– Posez mon ami, posez.
– De combien de temps possédez-vous avant que votre peuple ne périsse de faim ?
– Quelques mois, je le crains.
Géminion ne fut pas étonné qu’il puisse avoir aussi finement élucidé leur venue de par l’espace.
Charlemagne attristé, déclara :
– Alors dans ce cas, descendez du ciel pour vous mélanger à nos peuples.
– Cela serait la fin de votre civilisation. Il ne se peut.
– Comment vous aider ? s’inquiéta le suzerain des francs.
Géminion réfléchit longuement.
– Il serait possible que pendant une année, nous puissions amasser graines, assainir nos eaux, purifier nos airs, sur la Terre, si vous le permettez. Alors nous aurions plus de 1200 années de liberté pour parcourir l’univers à la recherche de nouvelles terres.
– Alors il en sera ainsi.
Un savant s’approcha de Géminion, qui écouta attentivement.
– Mon archiduc me précise que nous serions libre pendant 1212 années, libre de parcourir l’univers.
– Voilà donc la date, à laquelle mes descendants vont vous revoir. C’est une merveilleuse nouvelle que voici.
– Vos désirs seront exaucés, empereur Charles 1er.

Et voilà comment et pourquoi depuis des centaines d’années nous n’avons aucune visite extraterrestre sur notre planète... à part quelques incursions de ravitaillement, dont le traité signé entre les deux hommes, laissait la possibilité à des vaisseaux de ligne de pouvoir entrer dans l’atmosphère durant ces 1212 années de non-ingérence.

Charlemagne visita plusieurs vaisseaux dans l’espace. Il fut accueilli, ovationné par le peuple des étoiles comme le plus grand héros de tous les temps. Son nom aujourd’hui est cité en exemple dans tous les univers, comme le plus grand homme jamais connus et reconnus par tous les extraterrestres vivants. Toutes les guerres se jouant devant un plateau d’échec, et chaque victoire apportée au blason de cet homme à la barbe noire et aux yeux pétillants.

Alors que sur Terre, on se battait encore à la gloire d’on ne sait quoi... qu’allait penser de nous, les descendants de Géminion IV. Nous, qui ne nous rappelons presque plus de cet ancêtre qui fit du peuple de la Terre, le plus glorieux de tous les univers...

Jack Sigurson