Bienvenue dans la Mots'aïque

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Motsaïque : histoires et nouvelles composées de petites pièces (en mot, en phrase, en paragraphe, etc.) de différentes couleurs, assemblées et jointoyées avce le verbe ; art de composer de tels ouvrages. Ses histoires ont une beauté brute, sauvage. Du mot inerte, il leur rend la vie. nouvelles textes en ligne

 

Naturellement tous les personnages de cette histoire sont une pure invention, au cas où quelqu’un en douterait.
L’auteur préfère ajouter que les faits aussi.

Je remercie :

La télévision, qui vous abrutit...

Freud, qui doit se retourner dans sa tombe, en lisant cette nouvelle.

Les haltérophiles, que je salue amicalement.

Les rhinocéros, grands mammifères pourvus d’une immense corne (C’est Freud qui doit être content).

Les bancs publics, sans qui cette histoire n’aurait jamais pu être écrite.

Les casque intégraux, à cause de mon histoire quand je vais au parc.

Les reines mérovingiennes : Gontheuque de Burgondie (495-532) et Ultrogothe (496-558). Ainsi que Ingoberge, Miroflède, Marcovèse, Teudegilde... (C’est pour vos futurs enfants femelles, si vous n’avez pas d’idée pour leurs prénoms)

Les fast-food, où vous devenez obèse.

Les médicaments, pommades, lubrifiants... merci pour la chute (dans tous les sens du terme).

Le dentifrice, pour éviter les dents jaunes et la mauvaise haleine.

Le cinéma, « l’arme au guidon » avec Brice Wullis, « Gambo et Freud » avec Salvester Stylone, « Déconnan le barbant » avec Ornald Swerzenagger.

Le lit, la meilleure invention de l’homme, pour une fois.

Mon imagination, qui m’a permit de relater ce fait complètement farfelu et provoqué de sérieux fous-rires.

Les femmes, le monde n’existerait pas sans elle. Merci mesdames.

Les hommes, le foot, la bière, le neurone, leur stylo, qui gouvernent la planète. (Enfin c'est juste pour rassurer la gente féminine. Nous on sait bien que c'est faux.)

Et l’incroyable Hulk (trademark, marque enregistrée, géant vert, copyright) alias docteur Banner... Marvel, comics and Co.

Et enfin, ZIP le pingouin sur la banquise. Le pauvre.

Aussi, Paf la tomate... qui me donna la bonne idée de la rencontre...

Rappel : GONTHEUQUE ou GONDIOQUE, (née en 490, morte en 532) Épouse de Clodomir (roi d'Orléans) en 517, puis de Clotaire Ier (alors roi de Soissons) en 524

 

 

Ce texte après a eu comme titre "Rencontre sous X", puis "Freud m'a dit". Pourquoi le changer ? Tout simplement parce que je viens de constater que certains auteurs n'ont aucune imagination et se permettent de me "copier" et de s'approprier mes titres. Mais dans ce monde, je pense surtout que se sont certains commerciaux de maison d'édition qui se sont attribués ce droit.
Merci aux CTRL+C et CTRL+V de l'ère moderne.
Voici qu'elle se nomme aujourd'hui "Le choc des rencontres ; Sigmund et moi".

 

Sigmund et moi

Le Choc des Rencontres

 

Enfin les Vacances !
Vacances, quel mot merveilleux. Un soupçon de bonheur en huit lettres, attendu pendant onze mois de l’année par des millions d’être humains.

Et après cinq jours de vacances, mes cinq premiers jours de ces si précieux congés annuels, moi, Philibert Platon, chef technicien de surface dans une grande chaîne alimentaire, je m’ennuieeeeee... du verbe « s’emmerder ferme » pour les béotiens !
En bref mes vacances sont désastreusement soporifiques.
En attendant le soir, je tourne en rond dans mon spacieux appartement de vingt mètres carrés, où il règne une température caniculaire. J’ai bien ouvert le minuscule frigidaire pour avoir un peu de fraîcheur, mais il est si petit qu’il me refroidit à peine les pieds.
Je pourrais aller sur la plage, mais au bout de dix minutes je transpire comme une éponge. Et le sable blanc est tellement brûlant que j’ai cru marcher sur une plaque chauffante, poussée au max.
Tu parles de vacances. On doit rester cloîtré toute la journée pour ne sortir qu’à la tombée de la nuit, pour aller s’enfermer dans une pièce pas plus grande que ma cuisine, où les gens se trémoussent les uns contre les autres, sur le dernier tube d’un marteau piqueur énervé.
Le plus drôle dans l’histoire, c’est que vous rentrez au petit matin, passablement éméché, et que vous ne pouvez même pas dormir tant il fait chaud, et pour couronner le tout un mal de tête carabiné vous fait ressentir que vous auriez dû consommer de la bière sans alcool et de la boisson pétillante pour enfant.
J’ai essayé de paresser dans mon superbe transat en plastique blanc, qui trône au milieu de mon appartement de location, mais rien n’y fait. Je veux bosser et cela m’obsède, me bouffe les neurones depuis mon réveil ce matin. Et il me reste quatre semaines à tenir.
On doit nous droguer au boulot, c’est sûr.
J’y pense tout d’un coup : la nourriture. On mange tous les mêmes produits !
C’est certain les « industries alimentaires » doivent ajouter des produits chimiques qui nous rendent accroc au travail. Parfaitement, les machins E101, 102, 103... des colorants qu’ils disent ! Vous m’en direz tant ! Et en plus, ils doivent nous inonder de messages subliminaux dans le tube à coins carrés, ce n’est pas possible autrement.
Tenez voilà un exemple concret : éloignez-vous de votre télévision ! Que faites-vous d’emblée ? Vous vous ennuyez mortellement et vous glandez, tel un fruit de chêne (un gland !) qui attend de se faire bouffer par un cochon ? Oui, les gorets adorent ces fruits. Ce genre d’akène est très riche en fécule.
Ni une, ni deux, ma décision est prise. Je ne regarde plus cette saleté de récepteur qui m’hypnotise et détruit mon besoin de prendre du bon temps.
Quand même, à bien y réfléchir, nous ne faisons pas deux mètres chez nous sans avoir quelque chose à bricoler, à lire, à écrire, à soulever, à nettoyer, etc. Le travail, la meilleure façon d’oublier ? Ou de ne pas penser ? Pensez-y !
Nous sommes devenus des robots.
Ils nous ont lobotomisés, c’est sûr !
– Qui ?
– Mais les mecs qui gouvernent la planète à coup de trillions de dollars, de yuans, de yens et d’euros !
Et ce n’est pas fini ! On n’échappe pas aux parents et à la famille qui nous lorgnent du coin de l’oeil, et nous assassinent en messe basse : comme quoi nous sommes la ou le plus grand fainéant de la TERRE, avec un grand sourire hypocrite. J’adore la famille, pas vous ?
Vous me direz :
– D’accord on est toujours en train de faire quelque chose. Mais on est libre de faire ce que l’on veut en vacances ! On peut faire l’amour chez soi.
Alors là, STOP ! Je vous arrête immédiatement.
Il faut pour cela avoir un ou une partenaire ?
C’est mieux à deux cette histoire de sexe. Le faire seul... bof ! La veuve poignée n’est pas ma tasse de thé. Bon à ce que j’en dis, vous vous le mettez sur l’oreille pour le ressortir lors d’un dîner mondain.
Ha ! Vous n’oserez jamais le répéter, parce que je ne m’appelle pas Freud et que je ne vois pas des verges et des vierges partout !
Je ne cite pas notre sainte vierge : Marie pleine de grâce... quoique ? Attendez voir... Joseph se casse à la pêche pendant deux ans et elle est enceinte jusqu’aux yeux à son retour. Elle s’écrie c’est le saint esprit ! Et le pauvre bougre la croit. Je doute qu’un gars à notre époque avale une couleuvre aussi grosse. Je ne l’invente pas, vous n’avez qu’à le lire ! (La bible ou Freud). Avec la bible vous verrez Jésus partout. Avec Freud, des symboles phalliques à tous les coins de rue. Mélangez les deux. Pas Freud et Jésus, mais la bible et la psychanalyse, et tout devient phallique ! Même le stylo de votre patron qui signe le chèque mensuel (Rappel : votre patron n’est pas Jésus, enfin presque, il essaie de vous faire croire que chaque mois vous êtes millionnaire, principe de la multiplication du billet de cinq euros).
Si vous n’avez pas lu, ou entre-lu, Freud ? Dans ce cas, il faut absolument que je vous raconte ce qu’il m’est arrivé l’autre jour. Une aventure dingue, digne de mon début de XXIe siècle :
Je faisais un tour, dans les bois à côté de la maison Culturo - Sportivo - Médico (légale, presque) - Socio de la vie contemporaine, en bref : C.S.M.S.V.C., tirer la chasse en sortant.
Et là... je rencontre par hasard, sans le vouloir, une fille. Rencontrer n’est pas franchement le terme adéquat... (Vous êtes sûr de ne pas avoir lu Freud ? C’est dingue, à notre époque, d’avoir manqué un truc pareil. Je rigole, moi non plus je n’ai pas lu.)
Comment je l’ai abordée ?
La fille !
Pas Freud.
Je n’ai absolument rien fait pour cela, et pas bougé d’un millimètre. C’est ça le plus beau de l’histoire.
La fille m’a littéralement pris d’assaut. Version : attaque de Panzer, sorte de tanks de la deuxième guerre mondiale.
Elle courait donc, en regardant un rhinocéros rose qui lui faisait de l’oeil. Je dis ça mais en fait je crois que j’approche de la vérité. Il fallait au moins un mammifère de cette taille et de cette couleur pour qu’elle ne me voie pas au milieu de sa route.
Pour synthétiser : elle ne regardait pas devant elle, et donc ne m’a pas vu.
J’étais assis peinard sur un banc, essayant de profiter d’un superbe dimanche, au parc à côté de mon immeuble (c’est pas des belles vacances, ça ? Au lieu de s’ennuyer ferme à des milliers de kilomètre de chez soi).
Je lisais le best-seller de l’année, “Il fait noir, la nuit” de je ne sais plus quel auteur, qui aurait mieux fait de rien écrire. Sûr, il l’a pondu dans ses toilettes et sur du papier du même nom. Je reniflais mon livre par sécurité. Non, aucune odeur suspecte ne fit la sainte horreur de visiter mes narines. Si un quelconque parfum avait émané du roman et bien mon aventure se serait terminée là. Oui, j’aurais jeté immédiatement ce livre à la poubelle, et me serait levé du banc. Je ne lis pas de la « m...hum » en cinq lettres, moi ! (Je vous rappelle que mon « ego » en forme d’ergot est prépondérant dans cette histoire).
À cette minute précise, j’en étais au chapitre 7, au moment où le gars va éteindre la lumière ! Dans un suspens intenable de 20 pages sur la description de l’interrupteur. Quand cette charmante demoiselle, qui courait toujours vers moi, en matant son rhinocéros d’amour, me tomba dessus ! (Je change de temps là, mais c’est volontaire, c’est pour donner de la densité à mon récit, manuel de l’écrivain, page 12, chapitre 201).
Disons qu’elle entra violemment, brutalement, rhino-férocement – avec la volonté de me tuer ? – en collision avec ma personne. Et elle me fila, sans le vouloir ??? (Je ne vous dis pas, si toutes les filles draguaient comme ça), un coup de tête (dit coup de boule) sur mon joli front.
Je crus qu’une pelleteuse tentait désespérément de m’asséner ses considérations sur la vie des cigognes en Mongolie du Sud. Et je vis 36000 chandelles. Oui trente-six mille. Je n’en avais jamais autant vu de ma vie, parole.
Plus tard... je me réveillai. Et ma première pensée intelligente fut :
– Où suis-je ? Dans quel état j’erre ?
(Sympa, le jeux de mot. Non ? Bon... alors je continue mon histoire).
Étais-je revenu en rampant chez moi ? Il ne me semblait pas.
Deux infirmiers me saucissonnaient-ils dans une camisole pour me faire 40 points de suture sur le nez et le front ? J’ai peur des aiguilles. Aucun homme en blouse blanche ne semblaient s’occuper de ma personne. Puis petit à petit, je distinguai quelques détails. Je n’étais pas chez moi.
J’étais chez elle.
Elle m’avait emporté sur son dos sûrement, je ne sais pas comment (Important à ce stade : la visualisation de la scène dans vos esprits... vous y parvenez ? C’est bon alors, vous êtes mûrs pour lire du Freud, chez lui, c’est la visualisation qui est marrante).
Elle était arrivée, je ne sais comment, à m’emmener chez elle, au quatrième étage de son building, ou immeuble, comme vous voulez. Toute seule !?
Une haltérophile ? Heu... Maman, je veux partir ! (Té c’est Freud qui doit être content, je cause de ma maman. Non, suis-je bête c’est Oedipe qui... mais ceci est une autre histoire.)
À cette minute de l’histoire, j’étais tout bonnement allongé, comme une chiffe molle, sur son canapé. Tel le vrai homme du nouveau millénaire vautré face à la télévision. Et toc, je vous la replace. Vous voyez qu’elle nous suit partout.
Je ne m’étais pas aperçu tout de suite que j’étais dans son appartement. J’étais encore sous l’effet de la caresse de démolition woman.
[Version féminine, pour les mecs aller au paragraphe suivant.]
Mon seul et unique neurone ne daignait pas encore reprendre sa place ! Hors j’attendais que le dit neurone veuille bien remonter à la surface. Et assommé comme je l’avais été le pauvre avait dû se réfugier, terrifié, chez ses potes qui logent en bas. Où ? Sous la ceinture !
[Version masculine : que ne ferait-on pas pour plaire à une femme. Écrire ce qu’elles pensent être vrai et les rassure. Notre cerveau pèse plus lourd que le leur. On n’y peut rien, c’est la nature qui veut ça. On n’y est pour rien, mais elles nous le font payer depuis qu’elles sont au courant de ce léger déséquilibre. On pourrait se demander ce que le créateur n’a pas voulu leur donner. Mais bon ! Bon ! Ceci n’est pas notre sujet. Allez hop, la suite...]
Je reprenais donc péniblement mes esprits avec une compresse sur la tête. À cet instant, je crus qu’un iceberg avec un mammouth assis dessus avait élu domicile sur mon crâne. Je ne bougeai pas d’un iota, de peur qu’il glisse lui aussi et ne m’écrase davantage. Qui ? Le mammouth pardi ! En fait, c’était la femme-Hulk qui m’appliquait délicatement une gaze sur le front. Si, si... elle avait un très seyant juste au corps vert vomi du plus bel effet. Et, moi, comme un grand, je sortis des vapes :
– HAAAAAAAAAAAA !
– Ca va ? me lança-t-elle en fronçant des sourcils gros comme des avant-bras.
Vous voyez qui c’est Hulk ? Transformez-le en femme ! C’était ma frêle et jeune haltérophile... Et je répondis avec autant de vigueur qu’une cagouille énervée :
– Mum.... mmouiiii... (Hé c’est moi qui parlait. Ouf ! J’étais sauvé !)
– Je suis vraiment désolée. Je ne sais pas ce qui s’est passé. Je courais tranquillement, quand je suis...
– Quand vous m’êtes tombée dessus. (Ajoutez des souffles, des « aïe », des « ouille » entre les lettres, version récit au masculin), dis-je en me redressant aussi vaillamment qu’un pingouin sur la banquise.
– Exact, m’asséna-t-elle ! Vous vous souvenez... J’ai eu peur que vous ayez une perte de mémoire, une mémentophilie ou un truc du genre.
Je n’avais aucune envie de rétorquer à miss Hulk qu’une mémentophilie n’était autre que... quoi déjà...
– Il va falloir m’aider à la retrouver, fis-je gouailleur en fixant ses formes généreuses et en imaginant un nouvel exercice d’haltérophilie avec ses seins.
Et une partie de moi-même grandit, grandit... je (Censuré) comme un âne.
Nom de lui-même, je devais avoir une fracture du crâne pour avoir envie de miss Hulk ! Ou alors, rappelons-nous ce que Freud disait... heu, j’étais un homme donc je pensais. Cette phrase me ragaillardit le tonus et mon stylo voulut écrire dans tous les sens (voir Freud).
Je reprenais vie à vue d’oeil.
Mon haltérophile, miss Hulk, me sourit de toutes ses dents.
Ah ! Le sixième sens féminin.
Bon, je vous passe les salamalecs, le train-train des formules originales, qui s’ensuivirent pendant plus d’une heure et lorsque nous arrivâmes aux présentations, nous tombâmes en pâmoison sur mon prénom :
– Philibert, répéta-t-elle suave. Que c’est beauuuuuu.
– Heu, oui, fis-je en me tortillant. J’aime beaucoup le surnom que tes amis t’ont donné aussi. Fleurette, dis-je tout ragaillardi.
– Hi, hi.
Elle gazouillait. Je l’avais dans la poche.
Non mais franchement, qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour avoir une partenaire.
Après tout ça, mademoiselle Hulk m’invita à manger un beurkger pour se faire pardonner. Elle changea de vêtement pour sortir. Elle enfila un jean trop petit pour elle et glissa sur ses frêles épaules de catcheuse, une capeline. En fait, un blouson qui était habituellement utilisé par les messieurs de la sécurité à la sortie des boîtes de nuit. Nous partîmes deux et nous arrivâmes bras-dessus, moi en dessous, dans un restaurant bouffe rapide et casse-toi vite.
Chose incroyable pendant le repas, entre deux bouchées pantagruéliques de triple truc fondu, ma douce élue, aussi délicate qu’un bulldozer parvint à s’exprimer. Elle étoffa son propos de doux rôts parfumés de sauce américaine. C’est fou l’amour ! Non, ce n’est pas de l’amour ? C’est mon stylo qui commandait là. Vous êtes sûrs ? Il faudra que je lise Freud (Voir le stylo).
Toute la soirée nous échangeâmes les faits divers de nos vies : Papa fait ci, maman elle fait comme ça, ah ! pas la mienne ! Et voilà déjà, le premier désaccord.
À quel âge as-tu baisé pour la première fois ? Comment dors-tu ? À gauche, à droite, en haut, en bas... Si je ronflais ? La conversation fut des plus brillantes.
J’ai quand même appris que les onglitorichoriques existaient ! Ils soignaient les ongles. Et coup de théâtre : on se donna rendez-vous le soir suivant, miss Hulk et moi : le vrai-homme, l’homme du siècle, le sauveur de l’humanité, Brice Wullis dans « l’arme au guidon ». Pas pour parler, té ! Mais bien pour délivrer Popol de sa prison de coton. Je pensais avec joie, disons plutôt avec perversité : Demain soir ma cocotte, je te ferais sauter sur mes genoux. Hé, hé, hé !

Arriva le grand soir, et la nuit tomba. Original, romantique, et tutti quanti.
Les étoiles brillèrent et moi, je baillai d’impatience vautré devant mon four micro-ondes (Voir le passage télé) depuis seize heures. Mon ventre grouillait devant le saladier de chips.
Pour passer le temps, je vérifiai mes chaussons avec mon super odorat méga évolué de l’homme moderne. Un coup de déodorant fut nécessaire, et elles furent comme neuves. Idem pour mes aisselles. Je me touillai négligemment les narines et hop. Une boulette avec laquelle je jouais machinalement pendant quelques minutes, jusqu’au moment où elle m’échappa et se réfugia entre les coussins. Tout allait magnifiquement bien dans le meilleur des mondes, le contraire de celui de Huxley. Mon monde !
Et mon stylo était sur son trente-deux. En trente et un, il aurait habillé... ça c’était pour plus tard.
J’étais équipé d’un superbe survêtement bleu, acheté dans l’après-midi au mono-pas-cher de mon quartier. Fallait bien que je fasse bonne figure face à ma dulcinée.
Elle arriva à l’avance, pressée la donzelle. Hé, hé, hé !, cela humait la bonne soirée et ce n’était pas pour me déplaire.
J’attaquai de suite la soirée : on discuta sur le nombre de pompes réalisable en dix minutes. 120 ! Je manquai m’étouffer en me remémorant mon score de la dernière fois : douze. On regarda un DVD sur la télé-web-vidéo-audio 3D. Un film qui avait eu au moins un prix à Cannes tant il était franchement nul. Le réalisateur Higor Wanderphuis avait dû se tromper de vocation. Accidenté de la route, il aurait dû être, ou merde de chien, celle qui s’accroche à vos semelles (Le genre de truc qui fait “IN” dans un repas, lorsque l’odeur remonte lentement de dessous la table et que personne n’ose relever la dite présence. Sauf que tout le monde se penche de plus en plus fréquemment dans son assiette, sait-on jamais !). Bref, intenable le film, ils parlaient sans arrêt... même pas une petite explosion dans ce navet, ni le moindre accident. De toute façon, je n’ai rien compris, elle non plus. Salvester Stylone n’était pas au générique et elle se promit de ne plus jamais louer un film sans lire la jaquette. Elle savait lire ? Comme quoi, hein ?! Je m’en foutais royalement puisque j’étais avec mon (heu ma) haltérophile en déshabillé rouge et collant... poisseuse à cette heure. J’avais monté le chauffage et elle venait d’exécuter son propre record de pompes pour m’épater et elle transpirait abondamment. Le délicat parfum qui émanait de ses dessous... de bras me le certifiait. Elle était vraiment la championne de la région.
À côté d’elle je n’étais plus qu’un fil de fer, voire même l’homme invisible !
En attendant, mon début de semaine s’annonçait sous de meilleurs... hospices (bah, si on ne peut plus jouer avec les mots)... Sous les meilleurs auspices.
Les choses devinrent sérieuses, vers 23 h17. J’avais perdu du temps en faisant la vaisselle.
Gontheuque, oui elle. Je venais d’apprendre son vrai prénom ! Elle s’appelait Gontheuque. Pas étonnant qu’elle ne l’ait jamais dévoilé à des inconnus.
Ses parents avaient voulu lui donner le nom d’une reine de France. Voyant que je doutais qu’une reine de France puisse avoir un nom aussi ridicule, elle me sortit une encyclopédie de ma bibliothèque. Je ne savais même pas que j’en avais une ! Une encyclopédie. Elle voulait me filer le mal de tronche du siècle. Le mastodonte, le livre, pas elle, était suspendu à quelques millimètres de mon stylo qui n’en menait pas large. Je voudrais vous y voir avec un truc aussi gigantesque au-dessus des biens les plus précieux de l’homme et, qui pouvait d’un coup net me diminuer en tant que vrai-homme et, me faire devenir une reine de la nuit.
J’appris donc que Gontheuque était l’épouse de Clodomir, fils de Clovis. Et ses parents avaient même hésité avec Ultrogothe, épouse de Childebert 1er, elle avait eu de la chance sur le coup.
Elle n’apprécia pas trop mon ironie quand je lus les noms qu’elle voulait donner à ses futurs enfants : Gonthaire, Thibald et Clodoald ! Rien que ça ! Et moi, pour la faire rire, je lançai heureux comme un homme de cro-magnon : Contraire, Tes bad et... je ravalais mon connarld aussi vite et balançait : Donald... Elle referma si violemment le machin d’une tonne, que mon stylo s’enfuit au Tibet (Voir les aventures de Freud aux indes). Le pauvre popol avait failli attraper une pneumonie, rien qu’avec le courant d’air engendré par l’énorme bouquin de dix mille pages.
Il me fallut plus d’une d’heure pour regonfler le moral de ma douce Gontheuque et redonner confiance à mon stylo.
Et soudain !
Nos langues s’unirent pour le meilleur et pour le pire... à venir.
Je fus écrasé !
Je disparus sous Gontheuque.
Un voyeur n’aurait pas vu 2 corps, mais elle ahanant comme une furie, toute seule.
J’allais ensuite l’embrasser dans le cou, quand elle poussa le cri du gorille en rut.
Je rappelle à mon lectorat que c’était Gontheuque, miss Hulk, et qu’elle n’était pas de taille à pousser le hic discret d’une souris blanche. Sur l’instant, sous elle, je me félicitai de faire autant d’effet à une femme. À peine si j’étais à 5 cm de son cou. Que voilà, déjà l’orgasme ! Quel homme.
Hé, bien non. Son cri n’était pas orgasmique, mais castrateur.
Aussitôt crier, elle s’éjecta du canapé ! Et là, debout, elle inspecta du regard l’arrière du canapé avec horreur.
Je tentai à mon tour de m’extirper à la vitesse grand “V” des coussins qui s’étaient refermés sur moi. J’eus peur que son rhinocéros d’amour soit revenu et se planquât (Hey, faut suivre, souvenez-vous qu’au début, elle courait après moi ! Ah c’est « planquât » qui vous choque ? Non, moi j’aime bien) derrière le canapé. Et, je vis quoi ?
Un rhinocéros ?
Un gorille ?
Une souris ?
Non, rien.
Et brusquement, elle se frappa le front et lança d’une toute petite voix essoufflée :
- J’allais oublier, fit-elle dans une grimace amoureuse.
Quoi ? me dis-je soudain affolé. Ses altères ?
Elle se ramena avec un sac. Bonz’amis ! Elle en sortit des tubes de comprimés de « Glisse-toaaala », « Asperge-toa-letou-seul », « Restoli », et j’en passe. Tout ce qu’il y avait de mieux pour la prévention des maladies, la grossesse et même pour en avoir un gros... si ! Vous n’avez pas besoin d’un des seins quand même. Non pas un sein, un dessin. Puis elle sortit de son sac, une pile énorme de documents qui atterrirent devant Bibi (le premier qui m’appelle Bibi, je le vaporise dans l’espace !). Il y avait des tas de contrats d’acceptation : de et pour, si tu vas faire ça par-là, par-ci, à droite, à gauche. Si t’es chez elle etc.
On signa toutes les décharges avec un crayon, vu que mon stylo s’était éclipsé au Laos, un pays d’Asie. On prit les pilules réglementaires, les « un peu moins autorisées » aussi.
Au bout d’une demi-heure, elle rangea tout, oui tout, dans le sac. ENFIN, ce que mon stylo attendait depuis deux jours, allait commencer. Quand elle me regarda bouche bée ! J’avais disparu entre deux coussins, ou quoi ? Vite appelez Perdu de vue ! Et elle balança véhémente :
– J’allais oublier !
J’en étais sûr. Elle se leva et me dit tendrement :
– Attends une seconde, et elle se ramena avec 2 tubes de pommade et une petite boîte.
La petite boîte était pour moi : une capote de chez « Geuveu-bêzer » avec la pommade lubrifiante supra huileuse. Et l’autre tube, je vous le donne Emile. Pour elle. Et vas-y qu’elle s’en débarbouilla, s’en mit partout, toute excitée. Elle riait. Quelle étrange bruit que son hilarité sonore qui imitait à la perfection la truie et la chamelle. Quand la moitié du tube disparut sur sa grande sport spécial été, elle fut prête. Elle s’allongea sur le lit, plutôt s’écrasa sur le matelas qui hurla sa dernière heure, et détruisit vingt et un ressorts neufs ! Et je me cassai la gueule en glissant sur une p...

- Alors ça c’est passé comment ?
- Mouais... rien... je suis en congé maladie.
- À l’hôpital ?
- Non ! Dans cet appartement de convalescence pendant quatre semaines. Je vais passer les vingts derniers jours de vacances à me remettre des diverses fractures de ma chute, sans Gontheuque ! Beaucoup trop dangereuse.
Mon neurone est définitivement revenu. Et je lis Freud...

C’était un reportage exclusif à faire chez soi.

 

Jack Sigurson